Silence de la prairie….sèche, lumineuse, tendant les bras maigres de ses arbres vers le ciel dur, et dévidant sans fin ses rouleaux d’herbes jaunes….j’aime cet endroit de Miribel où les pas se perdent dans un décor lunaire, minimaliste….Marchant à foulées longues, je n’éveille aucun écho jusqu’à l‘envol d’une faisane, un peu pataude et lourde, qui fuit en oblique. Ici, la beauté, il faut aller la chercher au ras du sol. Pieds d’orchidées sauvages encore absentes aujourd’hui. Fleurs humbles sauvageonnes et minuscules…..c’est à plat ventre qu’il faut aller darder un œil et guetter les incongruités de la nature….
La terre s’est gorgée d’eau hier, et la chaleur lève une odeur lourde, collante. La boue se colle au bas du pantalon lorsque je m’allonge pour aller regarder de près de très petites baies qui retiennent des gouttes d‘eau que la lumière allume comme des phares…Bague allonge accrochée au 60 mm, je tire la langue, mon esprit musarde et peine à s’accrocher à une image, il s’imprègne de la plénitude des lieux. Si je m’écoutais, je resterais juste immobile dans l’herbe en écoute et réception active de ce qui palpite là, sans plus chercher à faire d’images ; C’est comme cela parfois qu’un endroit vous piège ! Mais j’aime ce piège là qui désarçonne et bouscule…..
Clic clac….quelques images sont dans la boite….peu, j’ai travaillé à l’extrême économie aujourd’hui, d’ailleurs je n’ai pas travaillé, chercher serait plus juste, trouver demeure un rêve….. !
Retour vers les allées plus meubles….et tiens justement le rêve passe ! Deux battements légers, deux ailes lavande, mon premier papillon de l’année vient de voleter au ras de ma jambe…..et un peu plus loin cet autre, ce duo d’orange flamboyant, posé juste quelques instants et pris maladroitement à la volée, signe déjà de ses couleurs réjouissantes les prémisses de l’envol de l’été….