C’est à peu près l’endroit où dans les Fnac et autres distributeurs de livres, on trouve les livres de poésies. Souvent austèrement brochés de bleu ou de noir, sans images, avec une tranche triste qui se fane loin des regards…Je ne sais pas pourquoi notre pays aime si peu la poésie…Peut-être parce qu’on n’apprend pas aux tout petits à les dire comme ils le sentent, très haut, en éprouvant les mots de l’intérieur? Parce qu’on les fait apprendre par coeur, alors qu’il faudrait les dire ?
Quand j’étais adolescente, longue figure brune et passionnata, j’avais ainsi convaincu un ami de lire Saint John Perse, debout, face au vent, en se fichant des regards, juste lui et les mots coulant avec la force d’un fleuve…..doit-on comprendre la musique pour la sentir, décortiquer un tableau pour l’aimer ?
La poésie est une femme sensible, beauté cachée ou évidente, discrète ou opiacée, douce et violente comme une fièvre, et lorsqu’elle se tait, sa voix je vous l’assure, vous manque comme un monde déshabillé…
C’est pour cela que j’ai voulu habiller mon dernier recuiel d’une couverture colorée, dire la couleur d’un monde qui n ‘est qu’ondes et vibrations et qui se donne comme on tend un morceau de pain, sans techniques ni appendices, sans traitement ni filtre autre que celui duy sens , de l’émotion et de la puissance de la sincérité ! Soyez poètes, je vous l’assure, et la musique chantera en vous….sans se taire jamais…
Et si comme des pas marqués de déchirures
Mes mots tendus vers toi se perdent en chemin
Je ne sais pas vraiment si pareille blessure
Réveillerait encore la douceur des matins
Ecoute ! Cette eau vive, chantant de coeur à corps
Elle est tout un mystère et un certain trésor
Juste une voix qui se rappelle à tes sens
Et qui implore la frénésie et les merveilles
Et les envols multicolores……