En photographie, on erre souvent entre plusieurs principes assez contradictoires. Même si on est revenu de la photographie comme représentation du réel, fiction s’il en fût, difficile de ne pas tracer une frontière plutôt stricte entre les pratiques. Beaucoup de photographes actuels peinent à avouer l’utilisation quasi systématique des outils de retouche, de lightroom à Photoshop, en passant par tous les accessoires possibles pour ce faire ; Rectification de la balance des blancs, recadrage, effacement des éléments parasites, ou recréation totale, voire photomontage, la frontière est pourtant imprécise. Certains, à l’instar de Eric Lefranc dans le dernier Nat Images, explique clairement et sans faux complexes, l’usage qu’ils en font pour optimiser les images. D’autres encore assurent que la vraie photographie ne souffre aucun retravail, au nom d’un purisme supposé. Certains enfin ne jurent que par ça, oubliant qu’en la matière, le photographe devrait rester seul maître à bord et surtout décideur !
Pour ma part et comme toujours, en bonne rebelle que je suis, je regarde, j’écoute, j’essaie et je fais à ma tête ! Pensant que les outils, quels qu’ils soient, ne sont jamais que des ustensiles, mis au service de l’œil et de l’imaginaire et non pas les bracelets et menottes dont on doit s’entraver pour produire la même chose que son voisin. Pour moi, il n’est nul domaine d’images qui ne puisse être abordé avec fantaisie, voire, un petit brin de folie. Recomposer, déformer, recolorer, jouer avec les températures de couleurs, les expositions, triturer, et prendre plaisir à faire, sont le gage d’une liberté qui garantit surtout une pluralité d’expressions. Tout art et toute pratique peut conjuguer la rigueur du résultat recherché avec le plaisir, le lâcher prise et la transgression, dès lors que l’on peut accepter que son travail soit jugé par certains comme affreux ou irrecevable ! L’essentiel étant de faire au mieux de sa personnalité et de ses compétences et connaissances supposées, lesquelles sont chez moi en voie d’apprentissage constant, ce dont je suis plutôt heureuse. En ajoutant que je ne souscris pas non plus à une quelconque idée de perfection à atteindre, préférant me dire que le chemin est continu et que la route sera longue !
Aussi, je m’autorise parfois, des bricolages à ma façon des images qui m’intéressent. Soupçon de Cs 3, « photofiltrage » sommaire, et un peu de HDR, non pour rattraper des défauts réels ou non, mais pour créer de toutes pièces des images un peu autres. Réussies ou pas, elles restent des choix assumés et un jeu , contribution parcellaire et très très modeste à l’immense créativité graphique de l’univers de la photo !