Les écrivains sont des gens facétieux, c’est bien connu. Et bien que j’occupe dans leurs rangs une place minimaliste, je n’échappe pas à leurs bizarreries souvent recensées ; comme par exemple, une certaine difficulté à s’inscrire dans le quotidien, ce qui, personnellement, me demande beaucoup d’efforts…. ! Et ce qui est aussi, je le crois, le cas de beaucoup de créatifs.
Concernant les processus de création, je me demande souvent s’il existe là aussi des données communes. Par exemple, hier, j’ai dialogué longtemps avec une artiste peintre, Elsa Gurrieri, qui m’a expliqué qu’elle avait longuement transporté à l’intérieur d’elle-même, un trou, béant et aussi lourd cependant qu’une pierre. Logé dans son ventre, il correspondait à l’intense période de latence où elle ne peignait pas…combien je comprends cette particularité-là !
Moi, l’absence d’écriture me morcèle et me défragmente. Impression un peu loufoque, où j’ai la sensation de laisser derrière moi un bras ou une jambe, et d’avancer, bancroche, sur le fil. Ou pire, d’être aussi nue que l’empereur du conte sans ses habits neufs….
Mais, la plupart du temps, j’abrite dans un coin de mon crâne, un petit diable farceur et plutôt méchamment bavard. Prolixe, il me raconte en voix off, des tas de mots. Parfois informes et désordonnés, écholalie de syllabes qui jouent avec elles-mêmes pour dessiner des formes amusantes, des sons pour le plaisir. Parfois, il me déroule en tapinois des poèmes, des histoires. Sa voix obsédante et encombrante m’accompagne quasi partout. Un rien la fait vibrer et la déclenche : un son, un regard, un instantané de vie. Je suis un escargot qui transporte sa maison de mots sur son dos, sans toujours savoir quoi en faire !
Peut-être que tout cela n’est au mieux, qu’un énième cas de redoutable schizophrénie ? Il n’importe ! Mon hôte parasitaire se tait quelquefois. Dans ces interfaces germinatives, où des choses bouillonnent dans ma tête comme une soupe inharmonieuse, qu’est-ce que je me sens mal, soudain !
Mon petit diable et moi : un improbable couple dont la cohabitation chaotique débouche parfois sur de petits livres, et sur de nombreux textes, ici et là !
En tout cas, ton « petit diable » était de mèche avec toi aujourd’hui… pour notre plus grand plaisir !
Bon dimanche
Laurence
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Bonjour Laurence
Heureuse de te retrouver ici ! Bon dimanche à toi aussi !
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Ca expliquerait alors en partie vos textes d’enfer !
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Sûrement Antonio ! 🙂
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Alors, j’adore ce petit diable, désolée toutefois qu’il te fasse souffrir.
Cela ne te consolera guère mais tous les génies étaient un chouïa déboussolés…voire davantage…
Un prix à payer ? Je ne crois pas qu’il soit trop lourd pour toi, puisque tu ne peux pas vivre sans écrire, à notre plus grande joie
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Bonjour Elisabeth
Je pense avoir le déboussolage, quant au reste 🙂 !!!! Et je ne raisonne pas en termes de prix à payer, je te l’avoue, je crois qu’il faut apprendre à cerner ce que l’on est et ce dont on a besoin, et le vivre au mieux !.
Bonne journée à toi !
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Bonsoir Phédrienne,
Je n’ai pas reçu cette réponse…
« Heureux les fêlés car ils laissent passer la Lumière », si cela correspond à ta définition du déboussolage 😀
Entièrement d’accord avec ta philosophie, toujours tendre à vivre au mieux, même si tout change en nous et autour de nous en permanence.
Belle soirée à toi
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J’aime beaucoup l’idée de passer la lumière! Merci, Elisabeth !
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