De l’audace, encore de l’audace ! Petite philosophie du boudoir, acte IV!

Aujourd’hui, j’ai le cœur qui tremble un peu…Je pense à toutes les fois où j’ai dit à un ami, qu’une chose était possible, qu’il fallait au moins oser la faire ! Je pense aussi au nombre de fois où je ne me le suis pas assez dit à moi-même, et pourtant….un seul petit mot de personne à personne suffit parfois à déverrouiller crainte et inhibition, et en effet papillon, à renverser des montagnes pas si grosses qu’on le croyait ; un simple petit mot de soi à soi, ou un silence et des manches retroussées, pour tout oser….en sachant que la réussite n’importe pas, ce qui compte, c’est de ne pas rester sur le bord d’une route, à regarder s’enliser le chemin de ses envies….

Je pense souvent que ce qui fait la différence entre le génie et le fou, c’est juste ça….une réussite apparente, un tiroir–caisse qui parfois sonne la rançon du succès, ou le supposé échec d’une tentative qui n’a pas abouti à une effervescence matérielle, ou à une forme de reconnaissance. Lorsque j’ai commencé à être éditée, je me suis dit que si mes mots touchaient, ne serait-ce qu’un seul individu quelque part sur la planète, alors, je serais aboutie, alors, cela aurait un sens ! Mieux, que même si mes livres n’étaient lus de personne, je les aurais façonnés, fabriqués de ma chair et de ma passion, que j’aurais osé franchir le seuil du doute, et de l’inexpérience, oser me baptiser moi, en tant qu’auteur, écrivain et artiste ; baptême vertigineux et si orgueilleux, mais surtout, si nécessaire….ce coffre fort là, personne ne saurait me l’ôter !

Tous les chemins qui mènent à soi sont uniques et recevables, même et surtout les plus déraisonnables….la raison n’existe pas, après tout, elle n’est que le reflet consensuel d’une société qui s’essaie au vivre ensemble. Je crois moi, qu’essayer de vivre au mieux avec soi, avec ce qu’on pense ou essaie d’être, est un moyen très efficace d’exister ! Non contre, mais à côté, avec !

C’est pour cela que mon cœur tremble, même si ça peut paraitre incohérent, ou le signe d’un déséquilibre, il tremble de cette audace là, de ce oui, je peux, et surtout de ce, oui, je veux ! Transmissible et offrable à autrui, dès lors qu’il le souhaite….sans jugement des criantes ou reculs d’autrui….moi, j’ai peur aussi  parfois, peur de ne plus avoir peur justement, et de devenir plus machine qu’être sensible…tant que cette peur sera là, que je saurais que je me trompe, que je fais des bêtises, que comme on dit, je me plante, parfois, mais sans jamais renoncer à l’envie de faire, bref, tant que ce petit cœur tremblera, je saurais que tout reste possible….

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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13 commentaires pour De l’audace, encore de l’audace ! Petite philosophie du boudoir, acte IV!

  1. Hé hé 😉
    Sénèque ne disait-il pas « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas… C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles » ?
    Très beau texte qui me parle en tout cas !

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  2. Oui, oh combien je comprends ce qui est écrit ici !
    J’ajouterai qu’être soi n’a de sens que si c’est pour aller mieux vers les autres car être moi, pour moi, entre moi et moi ne me suffit pas.
    Oser… avoir de l’audace de rêver, puis faire ce que l’on rêve de faire, beau programme mais pas facile tous les jours. L’investissement personnel l’emporte parfois de façon déraisonnable. La seule menace serait de ne pas arriver à tout concilier car je ne suis pas seule.
    Trembler ? de peur ? Non je n’ai pas peur (en fait je n’ai plus peur), j’ai plein d’énergie. Je crois que l’envie de réussir mon projet gomme l’incertitude, l’attente inconfortable et cela m’apprend la patience. Au final, le seul risque que je prends est celui d’être à ma place. Je le vois comme cela et c’est peut-être ma chance. Même si je doute parfois, si je me sens bien dans ce que je fais et que je me sens à ma place, je ne ressens pas de malaise.
    Le cœur serein, apaisé, peut cesser de trembler !

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  3. Phédrienne dit :

    Bonjour Claire
    Chacun, ici, trouvera (ou non) sa propre expérience ; C’est pour cela que je tends ces mots ici et maintenant, juste pour cela.:)

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  4. Antonio dit :

    Etre soi n’a de sens (à mon sens) que les 5 qui rattachent notre corps au monde qui l’entoure. A eux s’ajoutent les sens psychiques qui nous font réagir, agir ou encore oser (l’émotion, l’imagination, l’inspiration, l’intuition, la conscience universelle). Ma vie voudrait tenir entre ces deux mains-là (à cinq doigts) qui la modèlent, tel un sculpteur les mains dans la matière et son oeuvre dans la tête. Mais voilà, il lui faut ce grain de folie, d’audace pour que l’alchimie soit parfaite, pour que le sublime prenne forme, une sensation que j’ai eu à goûter que trop rarement pour ne pas dire qu’une fois. Le fou se sent alors génie, cela dure une éternité et une seconde à la fois.

    Retrouver cette harmonie des sens, telle est ma quête, dans la musique, l’écriture et tout ce qui me touche et se partage avec d’autres (devenus) fous. Faire et partager, en live, envies de toutes sortes et vibrer. Terminé d’apprendre, d’amasser, d’attendre, de se relire, de se trouver beau, de se miroiter un destin de star ou d’écrivain.. Mais je m’égare !

    Il suffit d’un mot, qui pointe le bout de sa majuscule pour qu’une centaine lui court après. Merci pour ce petit perchoir philosophique. 🙂

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    • Phédrienne dit :

      Bonsoir Antonio
      C’est fait pour ça les mots, s’égarer, et libérer sa parole, et alors, au bout de la centaine de mots, on retrouve l’essence, le sens et …les sens !!!! Un petit perchoir pour un envol de mots, une belle image, merci !

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  5. Tu lugar es la creación. La necesidad de pintar, de escribir, de hacer, de crear es una forma de vida. El artista siente esa « necesidad » de forma imperiosa, no puede dejar de hacerlo. Para esa persona creativa es como respirar. Para ello hay que atreverse a hacer, nunca quedarse en el intento; hay que escuchar al corazón aunque los demás no entiendan que « eso » es su vida. El placer de « crear » es algo tan inmenso que pocas cosas en la vida son tan gratificantes. Siempre digo que es un « veneno » fantástico. Creo, sinceramente, que el que tiene ese don debe dárselo a los demás en forma de poema o de lo que sea. Es una forma de darse a los demás; en definitiva es un acto de amor, que es lo que tú haces. Maravilloso texto. Un abrazo.

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    • Phédrienne dit :

      « Le plaisir de « créer » est quelque chose de si immense que peu de choses dans la vie sont si gratifiantes. Je dis toujours que c’est un « poison » fantastique. « . De toute votre déclaration si belle ,Barbara, que je n’ose la traduire par un à peu près maladroit, j’extraie ce petit passage, qui dit si bien les choses !!!! Je vous rejoins à fond sur cet acte d’amour qui n ‘est pas dirigé vers soi mais vers les autres, mais dans lequel, ainsi, on existe avec eux!
      Merci !

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  6. Magnifique réflexion…
    « Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait »
    « Ceux qui ne croient pas à l’impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui sont en train de le faire »… J’ignore les auteurs de ces citations mais elles me parlent, comme les deux commentaires précédents.

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    • Phédrienne dit :

      Bonsoir Elisabeth
      Je ne connais pas non plus ces auteurs mais ils me semblent très très pertinents dans leurs mots; merci de ce partage et de ta présence fidèle ! Ainsi, les mots prennent tout leur sens! Merci !

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      • Avant tout, c’est le message qui compte.
        Et ce sont tes réflexions qui éveillent mon grand intérêt, je ne viendrais pas si je n’aimais pas 😀
        Merci à toi, tes écrits m’enchantent toujours

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  7. Mélin dit :

    Comme un écho au  » Vouloir libère  » de Mr Nietzsche ! Merci pour cette lecture philosophique .

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    • Phédrienne dit :

      Bonjour David
      Cela faisait longtemps ! J’espère que tu te portes bien. Et comme tu le vois, je persiste et signe avec douceur dans mes réflexions :)!
      Merci de ta visite !,

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