J’ai oublié le cri de la mer
Sa voix étrange sauvage et nue
Battant de son cœur ouvert
Rives blanches et rochers chevelus
Sa voix et son parfum si fier
Et sa caresse rude et têtue
Quand vous cerclant de son écume
Elle vous entraîne dans ses rues
Ses avenues d’ondes algueuses
De varech de sable et de nuit
Je cherche sa ligne fuyante
Son dos souverain et galbé
La fureur de ses reins cabrés
Sous des voiles blanches et perdues
Matelot sans navire et partant
Sans ce bout d’âme où gît une île
J’attends sur le quai bleu du temps
Qu’elle m’enlève, immobile…