Etendue à plat dos sur l’herbe, je regarde filer les nuages, l’un après l’autre ou enchevêtrés, agglomérés en masses compactes avec lesquelles le soleil joue, et ne gagne pas. J’ai posé en même temps que mon sac, mes convictions, mes attendus et mes présupposés. Dans ma poche, le portable est clos. Pas de montre au poignet. Pas de tentative de rattraper cette arbitraire subdivision du temps qui nous poursuit incessamment. Attentive à la lumière qui transperce mes paupières closes, à la marée fluctuante de ma respiration, au picotement des petites herbes dans mon dos, à la montée d’une cohorte de fourmis que ma taille géante n’effraie nullement, je suis sans séquences, sans mémoire, sans appréhension. Ni secondes, ni minutes, ni rien. La vaste mer des instants possibles déroulant ses infinis sans butée. Ni circularité ni linéarité. Juste, à portée de main et de volonté, un mouvement possible ou l’immobilité voulue.
Les nuages poursuivent leur course à leur rythme qui se fiche bien du mien. Je n’ai pas besoin de retenir les choses dans ma main, de figer ces instants qui ondoient comme des vagues. Il ne tient qu’à moi de les rendre insécables, non séquencés, déroulant leur flux arbitraire. Je me relève. Mon pas invente sa danse propre, ma musique interne chante à sa façon, anarchique, j’ai cessé de compter : heures, minutes, secondes, nano secondes, tic tac, tactique du métronome qui nous fait marcher au pas imposé. Le temps ne trace rien sur mon visage, c’est moi qui y dessine ma vie. Il n’est pas mon ennemi, et pas même un complice, s’il veut être, ça le regarde !
Moi, je lui préfère la vie…
Une vision merveilleuse à laquelle je ne pourrai m’empêcher de penser demain, en retrouvant les sentiers de ma vie, quelque peu délaissés dernièrement, justement ! 😉
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Heureuse de t’inspirer à ce sujet, Hervé 🙂 !
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Du dehor du temps, inmortaliser les instants made in Phédrienne!!!; très poètique et jolie méthode pour vivre. J’adore.
Gros bisous.
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Tu es un précurseur en la matière sans aucun doute chère Barbara !
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