Emeus-moi
Transporte-moi dans les brouillards
Les au-delà
Là où se nichent les étoiles
Les nervures et les éclaboussures du temps
Les pages de terre brune et bleue
Les écorchures et les frémissements
J’ai travaillé, tu sais
Forçant tous mes rouages
A filer doux dans le droit sens
A respecter les usages
Mais là
Posant à terre mes fardeaux, je te réclame
Du vent, des parfums fous
L’arête des rochers sauvages
Le battement de la mer
Des sourires et puis des larmes !
Emeus-moi
Dis-moi des mots drôles et rétifs
Raconte-moi ce qui n’existe pas
Invente-moi ce que tu crois
L’opale du ciel descendant
En drapés nus sur les rivières
Les envols et les atermoiements
Je te suivrais dans les lisières
De l’inachevé et du tangent
De la déraison sans lanières
Et j’embrasserai ces tourments
Plus doux qu’un doux rêve d’enfant…