Madame Prétend et moi-même partageons un point commun : celui de demeurer présentes lorsque la vie se dissipe et se dilue doucement dans notre immeuble assoupi et écrasé de soleil, les occupants prenant la route du Sud, pas si lointaine ! Je n’aime pas partir sur les plages de temps convenu, préférant de beaucoup ne pas retrouver dans les lieux que je choisis la cohorte de gens que j’ai préféré fuir ; Emilie, quant à elle, poursuit vaille que vaille, et 365 jours sur 365, son délicat sacerdoce : les chats et le jardin ! Et oui, la vigilance de la dame ne connaît donc aucune relâche et on ne dira jamais assez à quel point être la déesse champêtre des lieux et la Saint Françoise d’assise de la gent féline, requierent une abnégation proche de la foi !
Je ne sais si je l’ai dis, déjà, mais Emilie ne se contente certes pas de veiller au bon ordre du jardin ! Ses vieilles mains habiles ne sauraient confier à personne le soin d’ensemencer dans une petite plate-bande, une terre qui cède volontiers à l’injonction de produire tomates cerises et herbes aromatiques diverses, dont l’entêtant parfum contribue largement au charme de l’endroit.
Plus loin, ce sont des lavandes qui apportent le midi à notre porte, et des fraises sauvages qui ont pris la place des framboisiers (où votre servante a grappillé, il n’y a pas plus terrible plaisir que ces fruits cueillis sur l’arbre ! ). Il y a même, obligeamment accrochée bien en évidence à un clou sous l’abri de jardin, une paire de ciseaux laissée là pour les cueilleurs éventuels (et fleurissant parfois au pied des plants, curieuses étiquettes, de petits mots appelant fermement à la courtoise et au respect des lieux !). Néanmoins, l’été, la veille attentive de madame Prétend se relâche un peu ! Ses descentes au jardin attendent la vesprée, la fraîche brise du soir qui rend plus respirable la touffeur, et s’accommodent des siestes bien plus longues de ses chats, moelleusement étendus au frais sur les marches de pierre de l’escalier. Juste repos pour une infatigable gardienne du temple qui résiste à tout, soleil et vent ! Et n’abandonne jamais la barre de son bateau, été ou pas ! Cependant, l’été sera quand même la fête personnelle d’Emilie ; un petit lutin m’a glissé à l’oreille que le jardin accueillera bientôt ses 80 printemps ! Mais en fait, je n’en crois rien : les divinités n’ont pas d’âge, bénéfiques ou non !
S’il y en a qui sont bien toujours en vacances, ce sont les chats de Madame Terpend. J’en connais qui payeraient rubis sur griffe pour un séjour d’une semaine dans ce jardin d’hôte.
Bonnes vacances, les chats Terpend ! 😉
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J’adore l’expression si iimagée, rubis sur griffe! Quelle jolie image. Je vais réfléchir à cetet diée de maison d’hôte en ville, après tout Lyon n’est pas loin 🙂
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Alors nous sommes trois, je goûte très peu la joie de la foule estivale…
Je suis de plus en plus attachée à cette chère Fée du Jardin, j’espère lire encore longtemps ses aventures
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Bonjour Elisabeth
J’espère aussi pouvoir suivre ses pas encore longtemps! la belle dame ne connaît pas sa célébrité et c’est très bien! Je lui en ferais cadeau quelque jour, mais pas encore! cela risquerait de gâcher cette douce magie !
Merci !
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Si attachante belle dame, surtout « vue » à travers ta plume, nous lui devons tant de bons moments.
Excellente idée de lui faire un jour le cadeau de tes écrits
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La vision de ce jardin dans l’été plein de plants et de herbes aromatiques, des perfums de lavandes… les siestes des chats de madame Terpend… c’est comme être là. Magnifique et magique sans doute! J’aime la plage à hiver…
Gros bisous.
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Merci Barbara, j’aimerais bien avoir ton pinceau magique pour peindre à ma façon et autrement ces images, mais je le fais à ma manière 🙂
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Et ta peinture ne manque pas de reliefs. De la caresse du soleil, aux effluves des plantes aromatiques, en passant par les soupirs ronronnants des chats tout à leurs aises, tout invite à la balade de ses jardins comme si nous y étions ! J’y prends en tout cas beaucoup de plaisir, et je dois avouer que tout titre contenant « Madame Terpend » sonne pour moi comme l’annonce d’un sourire intérieur.
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Oh là là ! Voilà qui me donne un réel plaisir! Quel attrait elle a cette dame, hein 🙂 !Merci beaucoup; hervé!
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