Quai de gare…
Le temps s’enlise, chaque seconde mordant le béton
Tremblement interne du corps qui espère à chaque respiration nouvelle
Qui espère qu’aujourd’hui sera bien différent…
Que la forêt s’ouvrira sur des chemins vierges
Que le sentier sera bleu, ou orange ou noir
Mais autrement…
L’homme est un enfant vain qui s’accroche aux silences
Qui croit dur comme fer que tout restera là
Qu’aucune griffure ne zébrera les absences
Et que quoi qu’il devienne, l’autre restera là
Un jour tu sais, j’ai cessé d’attendre
Ca s’est fait comme ça
Un petit souffle d’air libertaire et ductile
Qui a compris bien avant moi
L’appel de la mer…
En apparence les choses restent inchangées
Mais ce sont les serments inutiles qui lentement s’évadent
S’évaporent et s’en vont avec les marées
Sur le quai, on regarde la petite fleur simple
Qui a réussi à percer le béton
On suit le cœur content sa hampe qui se dresse
Ses pétales chiffons
Et on sait que le train qui lentement arrive
Et sa lente sirène du soir
Passera cette fois sans que le cœur dérive
Et qu’on n‘aura plus jamais peur du noir…