Hier, posant mes pas sur des chemins vides et pleins de soleil, je pensais aux itinéraires intérieurs qui reflètent nos balades. Chaque pas tracé se faisant l’écho d’une histoire privative, intime et qui laisse ses traces. Je regardais les arbres et leur vêtement automnal et je me disais qu’on ne comprenait rien, en imposant à la nature et aux autres cette vision d’un cercle qui curieusement aurait par absurdité un début et une fin, l’apogée et le déclin. Ce que j’aime dans mon pays, moi, c’est justement qu’il possède 4 saisons, qui se suffisent à elles-mêmes et en même temps se nourrissent les unes des autres. Aucune de ces transitions n’est creuse, chacune a son intégrité, son essence. Aucune n’est au final une abdication, une perte, elle est, au sens du dasein Heideggérien.
Regardant mon reflet propre dans ce lac froid du parc de la tête d’or où je boucle souvent mes pérégrinations solitaires, j’ai constaté qu’il ressemblait juste à cela, à ce dasein, ici, maintenant, dans sa quintessence posée et j’en ai été apaisée, ne cherchant plus à me plaindre d’un passé, ni à espérer un futur, mais juste à continuer de vivre ça, à marcher activement vers mon être, à sentir ma propre sève circuler ou non, mon cœur battre à un tempo différent, ce n’était pas important.
Le soleil allumait dans mes cheveux la même couleur que sur les feuilles, une symbiose fugitive et aléatoire, sans nostalgie. La nostalgie appartient à hier, et moi je ne vais pas à demain. Je prends ce pas de deux entre ce que je suis et le monde alentour, vivre aussi intensément que ces papillons frêles que l’on croit immobiles, ailes repliées et perlantes sur une tige abandonnée, mais qui prennent soleil et chaleur et en vibrent sur le champ. Cela doit-il être ? Cela est !
Billet très sensible, qui remet un nom, que j’avais oublié, d’un état d’être symbiotique que je ne trouve qu’en nature. J’ai eu beaucoup de plaisir à cette lecture, merci.
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Bonjour Hervé
L’essentiel est de le trouver, d’être en lien avec ce que l’on est, profondément ; merci à toi .
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Ton post est une merveille… marcher, être ici et maintenant et se sentir vivante, tout simplement
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Simplement et très sincèrement, merci, Elisabeth !
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Je suis émue…ébranler par la beauté des mots et le concept philosophique !!! La imagen es también preciosa.
Mille fois merci, Phédrienne.
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Barbara, je suis toujours très touchée par ta sensibilité à fleur et la façon pleine dont tu prends les choses. C’est cela qui est très précieux, merci !
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A ti, que nos alimentas el espíritu de belleza !
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