Je présente avec Don Quichotte de multiples ressemblances : outre une forme de « longilignité », l’air parfois famélique du jésuite ou de la passionaria, j’ai aussi le chic pour enfourcher de vieilles rossinantes, et courir sus à des moulins de carton pâte. La seule différence, et elle est notable, est qu’hélas je n’ai pas de Sancho Panza et pansu, ni de Dulcinée du Toboso pour égayer mes quêtes farouches ! C’est donc seule et au final, assez fière de l’être, que je poursuis mon chemin semé de volonté assise, de défis à moi –même et de défense chevaleresque d’un idéal littéraire et professionnel, où l’originalité, la créativité, mais aussi la rigueur, sont très présentes.
Si j‘osais, je pourrais dire que mon seul idéal serait d’être une honnête femme du 21 ° siècle au sens où feu le Siècle des Lumières le prônait : éclairée, curieuse et ayant un total souci d’honnêteté et de partage. Plus l’ambition, autrement plus démesurée celle-là, de partager le plaisir extrême du voyage en terre des mots et des images, voyage où tous les sens s’exaltent, trouvent leur place et leur rôle.
Difficile d’écrire ? Non, c’est juste un engagement, une passion et aussi du travail, une pâte que l’on malaxe, jusqu’à la rendre ondoyante et flexible. Quelque chose en tout cas à laquelle je crois fermement, parce qu’elle fait lien et paysage.
Si je suis seule à circuler dans mon labyrinthe personnel d’idées et de trucs à jeter, je rencontre parfois sur ma route d’autres hurluberlus de mon genre : sachez que je les aime infiniment sans les connaître ! Ceux qui acceptent de rester dans l’ombre, de ne pas toujours manger à leur faim, qui vendraient biens et meubles pour acheter du papier, des couleurs, l’instrument de leur rêve ou fabriquer leur propre bateau ont toute ma sympathie. Et au-delà, je rayonne pour eux d’une tendresse chaude et fervente ! A l’heure où l’araignée géante du net regorge de tâcherons avidement occupés à fabriquer leur buzz, à incrémenter des mots clefs, à réseauter pour leur seul profit, les manioco dépressifs et autres maniaco maniaques entièrement gobés, happés par leur passion inébranlable me donnent un bonheur fou ! Leur signature, leur trace, infîme parfois a priori, est pour moi aussi marquée et brillante qu’une voie lactée. Comme de petites sentinelles de sens, d’ardeur et aussi de déraison, dans ces parages codés, archétypaux, ennuyeux et monocordes, ils résonnent comme des chants libertaires, dézingués, et formidables !
Qu’ils en soient ici remerciés, ceux que je connais déjà, et tous les autres qui galopent ici et ailleurs sur leurs chevaux fous !
C’est un joli billet que tu livres là, généreux, et qui nécessite un certain courage pour être affirmé avec une telle force. Qualités dont tu ne manques pas.
Contrat rempli en ce qui me concerne de tes invitations aux voyages des sens sur le bateau livre de tes écrits. La marginalité dans tes murs a du beau. Merci Colette.
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C’est toujours un bonheur vrai d’embarquer les amis dans ce bateau là ! Merci, Hervé !
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Si c’est pour « Atteindre l’inaccessible étoile » de Brel, je le suis aussi
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Je ne suis pas surprise du tout, là, Elisabeth ! Merci 🙂
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Colette,MA colette…..ai beaucoup aimé ton billet.Du coup j’ai été cherché dans un de mes disques durs un vieux film dont je ne me souvenais point du nom,un film fantastique espagnol qui fait référence à don quichotte,car ton billet m’a fait penser à celui ci.
Ce film se nomme « VERBO » (lost destination).
tout télérama cracha dessus fut une épque,mais perso j’ai adoré,car original,fabuleusement esthetique,violement espagnol.Je te le conseil vivement.
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(je caresse l’espoir qu’un jour nous soyons deux français à avoir apprecié ce film…..)
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Coucou le chat !
Merci pour le lien, je vais regarder ça de près ( et quant aux critiques hein…)… 🙂
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J’ai une place dans ce bateau? Bravo!!!
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Et même deux (une pour le chein à barbe :! ). Bisous m’dame !
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Jajaja.
Merci, chère Phédrienne.
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