Un peu de chair blanche pliée
Dans les arceaux de dentelle
Et quelques rubans noirs liés
Retiens ton souffle, demoiselle
Et ta silhouette gainée
Et tes douces épaules de neige
.
Moi, j’ai cassé mon corset
Et sa guipure et ses baleines
Pour un petit vent mauvais
Et ses idées de noire laine
Révolte des sens, de la pensée
Que rien ne retient, ne musèle
.
Dans mes jupons de soie plissée
Pieds nus, rieuse, échevelée
Je prends la douceur des pensées
Qu’aucun ruban ne tient serrées
Et le cours libre des risées
Soufflant au mat des libertés…
Parcourir la salle du bal
Comme pour la parade,
C’est mascarade…
Il faut paraître pâle,
Sous la perruque poudrée,
Et portant crinoline,
La taille fine,
Et faire simagrées…
Si tu as peine à respirer,
Et courir à perdre haleine,
C’est sous les baleines,
Que çà pourrait empirer,
Aussi les petits pas,
Aux pieds bandés,
Sont recommandés,
Pour ce menuet là.
Comment laisses tu tes idées,
De noire laine entrevoir
Une démarche guindée
Dans ces hauts miroirs ?
Et laisser les soupirs,
S’échapper aux vents d’une liberté,
Dont tu connais la vanité,
Au bal des vampires.
Les robes de soieries,
Sont de sortie…
Elles sont du meilleur effet,
On ne voit qu’elles dans les reflets.
Un peu de chair blanche
Quand tu te penches,
Mais point de visage
Au-dessus du corsage.
Un quatuor de musiciens,
Baille en égrenant,
De vieux airs dansants…
Des messieurs en pourpoint,
Assez bedonnants,
Sous leurs perruques, suent,
Dès qu’ils remuent,
Sur le parquet luisant.
A la prochaine danse,
Si tu dénoues les lacets,
De ton corset,
Tu les verras qui s’élancent,
Le pas mal assuré,
Malgré leur embonpoint,
Pour faire le baise-main,
Et se rapprocher du sol ciré.
Ces dames aux corps gainés,
Que le maintien musèle,
Réclameraient des sels,
Pour leur être malmené…
Il faudrait être fluette..
Ou bien laisser aux hommes,
La caresse d’un fantôme,
Animant un squelette.
Car sous l’épaisse couche de fard,
Censé cacher les rides,
Il n’y a qu’un visage vide,
Et même pas de regard .
Le bal est mécanique,
Les ressorts lentement se détendent,
Et les mains pendent..
Silhouettes chimériques…
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A livrer tel que aux lecteurs attentifs 🙂
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