Un rayon de soleil taquin est entré dans mon jardin
Dorant sur mes épaules blondes ses elliptiques ondes
Et tirant loin de la pénombre mon regard noir et fatigué
Impossible de travailler tant le coquin se fait complice
De mon corps qui rêve aux délices d’un Eros bien débridé
Alors que ma raison se tisse mille raisons assaisonnées
De molles obligations complices d’un labeur très acharné !
Mais j’entends par la fenêtre le murmure érotique et doux
De la rue qui se fait supplice dans son éclat d’or jaloux
Tant l’éclaboussent des rayons pimpants joyeux et fripons
Me parlent d’amour de caresses, de volupté et d’abandon
Serais-je dure et insensible à ce charmant et chaud ronron ?
Ou bien céderais-je bien vite aux caprices de cet amant chaud
Devant qui l’hiver s’éclipse et se délite aussitôt ?
Je préfère secrète et mutine vous laisser peser la question
Et deviner sans vices ni malices où iront donc mes tentations
Donnez donc votre langue au chat messires et dames sans abois
Il ne vous répondra certes pas mais votre langue, il gardera !