A l’ombre de tes quais j’irais poser mes nuits
Et mes yeux fatigués d’avoir eu trop d’envies
Ma mémoire usée jusqu’à la corde raide
Mes mains qui ne tiennent plus à rien
M’enchanter de tes murs, de tes rues souveraines
De l’ombre de mes pas dansant sur mon destin
Puisque l’eau et les chants des si verts matins
Ont fui devant mes pas, comme tant d’autres chemins
Je veux retrouver vite ton parfum de mystère
Et les rêves enclos dans tes toits et gouttières
Et le matin verra debout sur les heures blêmes
Mon corps sourire à la lune
Et mes doigts embrassant la vie à mains si pleines
Que l’ange de la bastille s’envolera enfin
Ce sera le printemps citadin et si chaud
Que j’en oublierais bientôt
Les eaux et les forêts et le soleil levant
Son armée de guerriers triomphants
Je suis le petit caporal qui chante sa retraite
Sur l’asphalte gris et blanc
Poétesse des villes où parlent aussi les pleurs
Des écrivains perdus mais dont la joie demeure…