Je le pose sur la table, là comme ça
Ce petit mal qui est en moi
J’ai le coeur comme une montagne dure
Un œuf d’airain, une sépulture
A ne plus boire ni manger
A ne plus rien croire et marcher
Un pas devant l’autre en équilibre
Au-dessus des volcans d’Italie
J’ai cru tu sais à l’infini
A toutes les Juliette et à leurs Roméo
A l’infini pouvoir des mots
Au lâcher dans les torrents du vide
Des peurs les plus arides
A tous les courages levés
Comme des drapeaux de liberté
Alors je marche, oui
Terrible déesse de tous les crimes
Accrochés en écharpes à mon cou
La jalousie, le désir, le courroux
Et tous les défauts de la terre
Comme des perles enfilées
A mon joli collier de verre
D’amour tu sais je suis damnée
Et c ‘est ce dont je suis fière
Ni dieu ni maître mais voilà
Ce sentiment fou les altère
Et sous son joug très délétère
Je suis entière…
J’ai ce chagrin au creux du ventre
Et toutes ces choses que tu préfères
Tout ce temps qui nous est déchu
Tout cet ordre que tu révères
Moi l’anarchiste aux pieds nus
Je vais cueillir dans les glycines
Ce vertigineux parfum du vide
Et le soleil traversant
Les pétales ombrés de mon cœur
Mes veines, ma chair et ma sueur
Encore des pas…
Et la nuit qui me suit
Comme ma sœur…