Je me suis endormie tout éblouie de rêves
L’eau coulait blonde et bleue sur une rouge grève
Et de grands oiseaux blancs à peine silencieux
S’étonnaient de mon silence sans aveux
Le sommeil est un champ d’impossibles victoires
Où les instants s’habillent de cent mille façons
J’aime à y tracer de folles trajectoires
En oubliant combien le monde est sans aplomb
Entonnoir dodu où coulent de vains déboires
Miroir éclaté des illusions perdues
Quand je dors, Don quichotte armée de mon grimoire
Je transforme la vie en contes et chansons
Mais la vie n’est réelle qu’autant qu’on le soupçonne
Et sous mon toit fumant d’idées sans frein ni gomme
Je dessine à ma plume le décor de mes jours
Un peu de fantaisie et des rires en atour
Beaucoup d’entêtements, la chaleur de l’amour…