La nuit accompagne chacun de mes pas
Un pas vers la fenêtre et puis celui-là
Qui ramène mon corps inquiet vers nos draps
Où l’empreinte de ton corps n’est plus là
Où t’es parti, vers quel voyage drôle
Dérive à quatre sous, idée sans lendemain
Vers quelle quête vaine au goût de dur chagrin
Entre des loups et puis des chiens?
Ta parole n’est plus qu’un filet mince
Où quelques mots tout faits disent un abandon
La fièvre du silence devient une maison
Où il ne fait pas bon vivre sans unisson
Où t’es parti, vers quelle mutité
Quelle désaffection, quelle prison dorée
Quel genou posé devant une raison
J’aimais si fort, tu sais, toutes tes rebellions !
Je chante et en écho quelques vieux solitaires
Dans la rue accompagnent cette plainte amère
Sous le sourd halo d’un pauvre réverbère
Qui sait mieux que personne nos tourments
Où t’es parti, vers quelle nuit sans moi
Où je vais être jalouse, même d’un oreiller
Parce que sans moi, ta tête y restera posée
Et que je reste à regarder, là-bas, une étoile…