J’ai attendu longtemps la couleur de tes blés
Le cours mouvementé de tes nuages lourds
La gifle de tes grains
De tes bois, le velours
Fougères dentées, hiératiques chênaies
Gris bleuté des ardoises ruisselant de senteurs
Et dans les champs perdus tes meules sentinelles
Dardant leurs gros yeux ronds dans le soleil claquant
Ta mer déchaînant ses flots de coquillages
Et ses morsures de sable
Où le vent joue comme en passant
Je t’ai rêvée mais tu es bien mieux que mes songes
Dans tes habits soutachés d’or, de vert sombre
Et de granitique fierté…
Souveraine, tu es toi…