En ce moment, le plus jeune de mes fils dort non loin de moi. J’imagine ses rêves et je me sens quiète de le savoir là. L’air est tiède, le ciel tire un petit charriot de nuages gris qui feront râler les estivants, la rue est calme et je tape d’un doigt, ma main gauche étant immobilisée par un petit bobo. Je pense à la question d’une de mes voisines, laquelle s’inquiète régulièrement de mon choix de vie passionné (l’écriture, c’est pas un métier, ça !) et qui, constatant que je ne porte pas de Rolex au poignet ni autres signes ostensibles d’une richesse à atteindre selon elle, m’a demandé hier :
- Mais vous, Colette, est-ce que vous êtes heureuse ?
Oui, des milliards de fois oui. Et non pas d’un contentement subalterne et passager mais d’un épanouissement profond, ancré sur mon amour de la vie et des lettres, quoi qu’il m’arrive par ailleurs, et sans angélisme ni mièvrerie pour autant. Parce que j’ai accepté d’en souffrir parfois, ayant compris que la sensibilité est forcément ambivalente et ne peut s’abstraire de la douleur, ce qui permet aussi de jouir plus que n’importe qui, de ce qui est. Aucune ataraxie, pas plus de résignation dans ces mots ; plutôt le désir de laisser loin derrière, dessous, dehors, ces petites scories qui vous polluent lentement et engorgent votre cours naturel de pensées, l’enlisent.
J’ai fait le choix de ne pas avoir de portemonnaie vissé à la place du cœur : l’expression n’est pas si exagérée et il suffit de bien regarder les gens autour de soi pour vite apercevoir le petit fermoir doré qui verrouille les deux oreillettes de leur cœur, et les transforme en parjures permanents de leurs promesses et prétentions ( ah les grimaces, les mensonges et les contorsions dès qu’il est question d’argent, à croire qu’en chacun sommeille un Thénardier !). L’amour a aussi visité mon jardin à sa façon dévorante et capricieuse, les mauvaises pensées, les jalousies et les égarements m’ont donc apporté une pureté de cristal, laquelle selon moi, est tout sauf l’innocence, elle tient du choix . J’ai fait le choix en outre d’être aussi libre que je le pourrais, ce qui, je vous l’assure, relève d’un vrai travail philosophique et non pas d’un relâchement des mœurs, d’une indifférence aux autres ou d’un slogan vaguement post-soixante-huitard !
Comme tout le monde, je vois autour de moi ce curieux paradoxe qui est que ce sont les plus nantis qui se plaignent le mieux, les autres s’essayant simplement à vivre ou à survivre. Malgré tout ce qui est noir, je refuse de ne voir que le vide du verre, c’est comme ça. Et tout comme je le demande à mes proches, je leur rappelle souvent d’aller mieux ! D’où le titre de ce post et tant ce vouloir devient alors un pouvoir, époustouflant.
Faites moi penser à aller bien…
Voilà qui est une belle formule de reprise de rentrée, cette période un peu particulière, où chacun se remet en mouvement après les congés d’été (doucement ou rapidement selon les circonstances). C’est une suggestion parfaite contre la morosité.
Alors, bonne reprise à chacun… et n’oublions pas d’aller bien !
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Bonjour Claire
Un fondamental qu’on ne dira jamaos assez selon moi et que je te remercie de partager !
Amitiés à toi
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Belle philosophie ce matin sous un beau soleil parisien
Bel état d’être et d’âme qui me parle ô combien
Pendant que je petit-déjeune sur le gras de la matinée.
Cette liberté-là a un prix, comme les autres,
Des combats, des blessures, des pertes, lourdes parfois
Je n’en suis pas là
J’ai à peine rassemblé mes armes
Tout juste déclaré la guerre à cette vie confortable qui me ronge
Parce qu’elle n’est pas moi
Alors je vous admire Colette de vous voir briller devant, là-haut,
Sur le bon chemin,
Je vous suis de loin
Et je souris de vous savoir aller bien
Petite bergère sur le pré philosophique
Où vous laissez vos mots librement paître
Pour que leur lait devienne beau sur ce papier
Je l’ai bu avec beaucoup de plaisir et d’appétit
En y trempant une petite tartine de mes états d’âmes
Bonjour vous…
N’oubliez pas de continuer à aller aussi bien !
Bonne journée
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Bonjour vous, aussi !
J’aime à penser que j’ai « nourri » ainsi vos tartines matutinales dans ce beau Paris que j’aime tant. J’aime à savoir que vous y promenez votre sourire et vos idées; Rien d’admirable chez moi cependant,, je suis en effet une petite bergère qui sait la valeur du pré où elle garde ses moutons …et regarde les beaux troupeaux que d’autres ont assemblés !
Merci Antonio !
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