J’ai oublié mon manteau près de la frontière nord
Juste à l’endroit où la lune pose ses habits de miel
Où le jour frissonne toujours un peu et moi, je m’y assois
Sur un grand caillou blanc et j’attends
Que la fraîcheur du jour glisse sur mes épaules
Qu’un peu de froid mordant me cisèle la nuque
Et que la grande main de l’aube torde mon cœur
J’aime le long silence bleu qui tient tout
J’aime le vertige somptueux résonant de mon vide
Les quasars que je longe, les yeux fermés
Avec la délicieuse peur de toujours y sombrer
Là-bas, la lune et moi, elle douce et moi dure
Et mon esprit de récifs et de rocs
Jusqu’à ce que le jour en marée blanche et sure
Me fracasse en petits morceaux de sucres tout bleutés
Et je danse alors sur mes pôles inversés…