Se saisir du texte de quelqu’un d’autre relève du défi et de la mission ; pénétrer la langue d’autrui, c’est prendre en effet un peu de sa chair, juste un peu. C’est essayer de comprendre les rouages de sa pensée, l’architecture de son langage et contribuer ensuite par un travail patient de lecture respectueuse, à améliorer un style, redresser une syntaxe, parfaire sans trahir. Coller à la réalité des besoins exprimés et du but visé.
C’est un travail d’orfèvre qui oblige à se questionner, à réviser ses sources, à s’instruire, à partir à la découverte d’autres mondes. Il y faut de l’assurance mais aussi de l’humilité : celle qui poussera à rouvrir un livre de grammaire, à faire usage du dictionnaire plutôt qu’à prétendre à une assurance ou à une parfaite maîtrise. La langue est un art qui n’en finit pas de s’apprivoiser et reste perfectible sans cesse. La relecture et la correction s’accompagnent donc d’une circulation d’énergie et de connaissances, d’un échange qui va bien au-delà d’une simple prestation ou d’un service rendu. Autrefois, d’ailleurs, le correcteur faisait partie intégrante des maisons d’édition et des imprimeries où son travail n’était ni minoré ni méprisé, mais s’inscrivait dans une suite logique d’apporter un savoir-faire, une valeur ajoutée.
Aujourd’hui, à l’heure des correcteurs informatiques, on s’aperçoit que la langue échappe à certaines formes de logique, qu’elle se dérobe à la rectitude, que le sens figuré et les jeux de langage peinent à se caser dans des mécaniques immuables. Et la question de savoir ce qu’on apprend lorsqu’on apprend à écrire et à partir de quel moment cet apprentissage-là est censé être abouti, se pose de nouveau.
Il n’existe donc pas chez moi qui suis des deux côtés de la barrière, écrivain d’une part, relectrice correctrice de l’autre, de frontière entre ces deux modes : une même passion et une même curiosité de découvrir, d’améliorer, d’instruire en m’instruisant moi-même, traversent ces deux pôles.
Avec la fierté revendiquée de faire et de participer à la défense autant qu’à l’évolution d’un patrimoine commun et vivant : la langue que nous utilisons
Phédrienne, il faut remettre son e à « revendiquée » dans l’article « Relire et corriger, une passion noble » et son n à « nuit » dans la première phrase de « La langue au chat ». Ne croyez surtout pas que je vous corrige, je souhaite juste vous être agréable. Rendez-moi sans hésiter le même service de rectification de coquilles quand vous en trouverez ( et je sais qu’on en peut trouver) dans mes articles. Les gens ignorent combien de millions de fautes ou de coquilles nous repérons dans notre métier de correctrice! Les aigris n’ont pas manqué de me reprocher quelque oubli pour me vexer!
Recevez toute mon amitié et mes remerciements pour nombre de vos écrits qui m’ont beaucoup plu. S’il vous plaît supprimez mon commentaire ou n’en laissez que le second paragraphe. Je vous en remercie dès à présent.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour les 2olibrius,
Non, je ne tronquerai pas votre message, car j’ai toujours dit qu’il est impossible de se relire soi-même correctement car on croit lire ce qu’on sait avoir voulu écrire, et je n’ai aucune forme de prétention par rapport à ma pratique, donc merci.
Comme vous l’avez vu, je suis aussi auteur et c’est parfois compliqué de mêler les deux univers sachant que je souhaite plutôt donner envie que donner des leçons au premier sens du terme. Bienvenue, j’irai vous lire mais pour le plaisir, il faut savoir rester dans la lecture et oublier le reste.
J’aimeJ’aime
Oh quelle belle personne vous êtes ! Je l’avais bien vu car je passe chez vous depuis plusieurs années ! Permettez-moi de vous envoyer mes très très amicales pensées d’internaute blogueuse et aussi blagueuse! Je me prénomme Véronique. A plus!
J’aimeAimé par 1 personne
Eh bien je les reçois avec plaisir et je suis allée parcourir vos pages. Vous êtes pleine de talent et de curiosité et je suis heureuse d’avoir attiré votre oeil avec mon site assez brouillon :).
J’aimeAimé par 1 personne