Lovée sur un coussin par terre
Dans le creux- à- penser sous ma fenêtre
Les genoux bien serrés entre mes mains
J’écoute chanter la pluie comme un battement de cœur
Claquer mes vitres closes, mugir
Tremper le paysage de sa soupe froide
Délayer les toits, la rue
Epanouir les corolles noires qui courent
Elle m’est douce la coquine qui atténue les bruits
Feutre à mon oreille les pas, les voix
Filtre la lumière et adoucit mon temps
Ralenti à l’extrême, ramassé sur lui-même
La forêt humide répand ses bras noirs
Sa mousse, son lichen sur mes armoires
Terre à ciel, je suis posée comme une virgule
Sur un miroir…