Mon bonheur ne passera pas la porte de ma chambre,
Ce vaste monde où la mer se retire sans fin
Où je peux vivre nue comme une pierre
Que rien n’émousse et que tout peint
La douceur de mes draps enlaçant de lumière
Le silence des nuits où tout me rejoint
Où mon cœur percé de tant de bannières
Se met à battre à contre rythme et vient
Joncher de sa lente misère
Le bord effrangé de mes mains
Je n’ai pas de tristes rivages
Ni la poitrine cuirassée
Et m’offre à la vie poings et pieds déliés
Avec le refus sauvage de n’être que dépit
Viens, parle-moi, je n’en croirais pas un mot
Mais c’est ce qui reste beau
La marée de ta voix poussant ses blancs nuages
Tes batailles prévues et mes adoubements
Sur quelques points de menus naufrages
Et le rire comme un gréement …