Un petit tas de mensonges, posé là.
Pourquoi pas ?
Jeu de cache-cache, jeu de pas fugace,
Jeu de miroirs détournés,
Jeu de reflets troublés.
A quoi joues-tu ?
A rien, je m’invente des césures,
Des à-coups et des murmures,
Je répète mon rôle, je suis, je suis, je suis…
Et puis, j ‘y crois !
Ca devient moi, un moi ravissant,
Un moi comblant les pores du vide,
Un moi triomphant, un masque avide,
A vide,
Alors, je mens !
Juste un mot, un air, un sourire,
Un vrai-semblant ?
J’y crois tellement que c’est vrai,
Ma mémoire ne peut pas me mentir, elle,
Mon infaillible, elle,
Qui redessine tout à la craie blanche,
Sur le trottoir de ma vie…
Un petit tas, posé là.
Un petit tas de quoi ?
Je ne sais pas, j’ai oublié,
C’est bien mon droit, n’est-ce pas ?
J’ai dit quelque chose, autre chose,
Qu’importe !
Ces mots, buée de sens,
Vapeur d’instants,
Pareille à ces images fantômes
Qui se jouent bien du réel,
Un petit tas…de moi…