Mon ami et coauteur Vincent Martin m’a demandé d’écrire une petite histoire de mon invention sur une longue fresque d’images sur une rue mythique de Manhattan. Je vous invite à découvrir cette collaboration pour le jeu et le sourire…
Le scénario ici :
Hudson street :
Rumeurs, klaxons, bruit de pas marqués, plus proches . Arrêt
Elle : Eh ! Eh guy ! Arrête-toi ! Arrête-toi un peu ! Ecoute-moi ! ! Ecoute-moi un peu, tu veux ?
Lui : qui me parle, qui c’est ? Vous êtes où ?
Elle : je suis là, tout autour de toi, regarde ! C’est moi. Attends-moi. Je suis une femme fatiguée, depuis si longtemps j’entends passer des pas pressés, écoute-moi, reste avec moi un peu, toi le passant au pas usé.
Lui : je suis fou ou quoi ?
Elle : non, non, tu t’es juste arrêté au bon endroit, là où une partie de mon cœur bat, tout près, là, écoute, pose ton oreille sur le vieux mur, les briques rouges, là, écoute ; bam bam bam, c’est moi.
Les pas repartent.
Lui : J’suis pas bien moi ! J’aurais pas dû boire ce whisky. Il vaut mieux que je fiche le camp d’ici.
Elle : t’inquiètes pas, je fais la route avec toi, hein, on va avancer ensemble, de toute façon, maintenant, t’es avec moi !
Lui : mais vous êtes qui à la fin ?
Elle : je suis la rue où tu marches, l’air que tu respires et chaque pierre bâtie, chaque marche d’escalier, chaque portion de bitume où tu mets tes pas, c’est moi, Hudson Street, la perle de Manhattan…
Lui : drôle de perle, plutôt une rue perdue, non ?
Elle : Eh, attention, ne traverse pas ! Fais gaffe, ça roule ici !
Lui : Merci !
Elle : tu sais, je suis une rue pleine d’âme…regarde mieux, derrière les vitres là, les p’tits mômes qui rigolent… le type qui rêve à son balcon, et puis le gars qui chante sur le trottoir…écoute, ça chante aussi dans l’église, t’entends ?
Lui : et puis quoi ? Regardez ça, ya aussi une femme qui fume, avec des yeux perdus, et puis des gens qui traînent…y z’ont pas l’air heureux…
Elle : tu en sais quoi ? On est au chaud ici, chez moi, on est entre soi, ya toutes les nations qui sont là, le grand rêve américain, caché derrière les petits rideaux, les escaliers de secours, les pizzerias, ce sont tous des enfants de l’oncle Sam…et moi, je les porte sur mon dos, jeunes et vieux, marchands et catins, et toi aussi, d’ailleurs, tu t’appelles comment ?
Lui ; Jack !
Elle : Waoh Jack, tu as un nom de poète…
Lui : vous vous y connaissez, vous, en poètes ?
Elle : dans mes soupentes et greniers, ils sont venus rimer bien souvent, tu sais…les gens pareils à « des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles. » !
Lui : drôle d’idée, mais ça me plaît !
Elle : t’as pas une petite faim ? C’est chez Luigi ici, c’est la meilleure trattoria du coin! Mamamia ! Des Fuseli au parmesan!!
Lui ( il rit) : ben écoutez non, je n’ai pas faim, j’ai juste envie de marcher
Elle : ça tombe bien, je suis longue, longue comme un jour sans fin, et toi, tu vas où Jack ?
Lui : je voulais juste écouter the american way of life ! Regarder et sentir ! J’me suis égaré…
Elle : Et alors ?
Lui : je retire ce que j’ai dis, vous n’êtes pas une fille perdue. pas une perle non plus… peut-être juste quelque chose de vrai entre l’hudson et l’east river…
Elle : Go ‘way from my window
Leave at your own chosen speed
I’m not the one you want, babe
I’m not the one you need….
Lui : qu’est-ce que vous dites ?
Elle : elle soupire rit encore : je dis que tu es beau Jack, reviens vite !!!
merci pour cette jolie collaboration…
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Extra ! 🙂
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Merci Moonath, je suis contente que ça vous plaise !
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Merci Antonio !
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Une fresque gigantesque à l’image des States, et une agréable histoire parfaitement orchestrée.
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Merci Francis, l’idée était d’emmener le lecteur en balade avec nous 🙂
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