Un temps, l’idée que le net allait libérer les pensées et délier les langues, m’a traversée. Pensez, justement ! Une toile pareille à des millions de dendrites connectant des zones inexplorées de la communication ! Mais avec l’accès facilité à des bases de données multiples, j’ai davantage l’impression aujourd’hui d’assister à un compactage d’infos, à des transmissions d’articles, de liens, de vidéos qui certes, contribuent à semer du sens, à propager des idées, mais qui sont souvent celles des autres. Le « déformatage » que j’espère tant, ce qui nous permettrait, à vous comme à moi, de développer notre esprit critique, d’affirmer une pensée singulière, tarde à venir ; j’ai bien plus l’impression de voir se reproduire avec une fidélité consternante les rapports sociétaux déjà bien formatés : ces petits clans réunis autour de consensus mous et qui sont si frileux à se décloisonner. Qui s’aiment entre eux sans plus se poser de questions et sans jamais aborder les prés voisins : quel dommage !
On assiste même à une scénarisation assez amusante des faits et gestes de chacun, surtout sur nos réseaux « sociaux » : du coup, plutôt que d’écrire ou de montrer une production, on la suggère : untel poste par exemple une photo montrant son poste de travail, où en réalité il ne se passe rien sur l’instant. Mais cela suffit : s’il poste cette image, c’est que sûrement il se livre à un labeur acharné et productif ! Et donc, ça marche ! D’autres sèment des citations d’auteurs comme le petit poucet plaçait ses cailloux ! Le naïf croit assister à la démonstration d’une culture gigantesque et applaudit à tout rompre…ce qui reste la pensée d’autrui et non celle du posteur, etc. Tout ceci est bien véniel, mais je ressens pourtant une frustration grandissante devant ce beau jouet si mal employé !
Ce qui a des résultats très bénéfiques : je privilégie de nouveau aujourd’hui les rencontres « en live », le travail en commun sur des projets réels, l’investissement dans la vie : comme quoi, à toute chose, bonheur est bon !
Un temps, l’idée… moi aussi.
Et la même conclusion… à un optimisme près qui vous grandit 😉
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Vous savez, l’optimisme, c’est un choix 🙂
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Si je suis bien d’accord avec toutes ces dérives du virtuel, n’oublions pas, Colette, que sans lui, je n’aurais jamais l’occasion de te lire 🙂
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Bonjour Elisabeth
Tu as raison de modérer mon propos avec ton intelligence coutumière; la réciproque est vraie, tu fais partie de ces belles rencontres que le net a en effet rendues possibles.
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