Quand il pleut sur la ville les dimanches d’ennuis
Et que mon pas tranquille dans les flaques s’oublie
Marquant à sa façon de longs temps de répit
Sautant de mare en mare un peu comme un cabri
Je tends l’œil et l’oreille aux ondes en passant
Aux longues files sonores qui s’engouffrent en criant
Dans la bouche du monstre toujours en éveil
Qui les broie en riant de ses lèvres vermeilles
Miracle des ponts dressant leurs arcs purs
Aux croisées des rues vides de douceur et d’azur
Des reflets réveillant de vieux siècles passés
Et qui mêlent en silence leurs colonnes dressées
Frontière de vies sourdes et de rythmes pressés
Que rompt, solitaire, une autre ombre et un chien
Nous sommes donc trois marcheurs suspendus à des riens
N’attendant ni personne, ni regard ni train
Juste la rue et l’eau et puis l’air et enfin
Le jour qui succombe au soir qui s’en vient…