Posé là derrière ma porte, près des chaussures que je ne mets plus
Et du sac où j’ai oublié un carnet de dessin et un vieux crayon fatigué
Il y a le printemps
Celui que j’attendais avec toi et mon cœur frais et simple
Simple et sincère
Nous rêvions d’aventure comme des enfants naïfs
Et comme eux le matin nous cueillait
Je me fichais des baisers de pluie
Et des caresses âpres du soleil levant
Je me fichais des gens, des regards, des mots
Nous étions seuls, cueillis par les chemins qui aspiraient nos pas
Et je goûtais ton âme à chaque fois
Posé là, derrière la porte que je franchis seule désormais
Il y a le printemps que je prendrai avec moi
Posé sur mon épaule comme un oiseau timide
Et qui chantonnera à mon oreille
Le vent, la tiédeur moite des herbes
La terre où je coucherai mon corps
Loin, sans doute il y aura ton sommeil
La trace de tes pas dans la poussière d’une autre rive
Et comme l’écho d’un beau rire dans le silence gracieux…