Mettre sa culotte à l’envers est une excellente façon de se rendre compte que quelque chose ne va pas ; que votre esprit, accaparé par une vision quelconque, est décidément ailleurs. Masser délicatement ses joues avec de la pâte à dentifrice en guise de crème constitue une nouvelle étape, une déréliction certaine. Rater sa bouche avec une cuiller pleine à ras bord d’île flottante mousseuse, laquelle ne se contente pas de maculer la nappe rouge face à votre hôte perplexe, mais dégouline en prenant tout son temps sur la joue précitée, n’est pas mal non plus.
Et quand vous vient l’impulsion violente de faire une leçon de syndicalisme en plein supermarché à un parfait inconnu, vous pouvez à bon droit commencer à vous inquiéter de vous-même ! Oui mais, justement, nous ne sommes pas encore au printemps ! Sauf moi, qui ai décidé d’enjamber gaiement le calendrier et de me fier au camélia pomponné qui gonflait impertinemment ses pétales au parc, ce samedi. Sauf moi, qui ai disserté longuement avec un vrai libraire anarchiste (ça existe, ça existe), plein de pétulance et de joie de vivre (dont acte : l’image du révolutionnaire rassis, cheveux longs et idées lugubres a vécu ; celui-ci d’anarchiste était rebondi et joyeux, na !). Quel rapport, me direz-vous, mais c’est que l’anarchie n’attend pas le printemps, justement !
Sauf moi qui me suis vautrée dans la boue pour photographier de fraîches fleurettes tout juste jaillies du néant. Sauf moi qui ai tiré la langue à une vilaine et minuscule cliente qui tentait de profiter de sa petite taille pour prendre ma place dans la queue, non mais ! Un sourire aurait suffit à me persuader… Sauf moi qui à l’heure où je vous écris, fais joyeusement mijoter dans la poêle des épluchures de courgette, les délicats petits morceaux taillés avec amour ayant, en toute logique, rejoint la poubelle ! Bon, je n’ai pas encore mis le feu à mon logis ni ne suis sortie toute nue de chez moi, ouf ! Je vous le dis, le saut spatio-temporel, même limité, a ses inconvénients. Il n’empêche, le printemps, pour moi, c’est maintenant !
Je comprends mieux maintenant pourquoi le printemps arrive en avance.
C’est pour avoir la primeur du spectacle ! 😉
Merci pour cette bouffée printanière.
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Eh bien, si cela peut hâter sa venue, je vais donc continuer à être déraisonnable !
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Ma mère disait que mettre sa culotte à l’envers portait chance, quant au reste, je dis chiche… mais fais attention si jamais tu sors nue car outre l’attentat à la pudeur il fait encore frisquet. Cela dit, je suis sûre que tu ferais sensation 🙂 J’adore ce délire printanier
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Oui, je crois que je vais rester habillée 🙂 Merci Elisabeth !
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Superbe image et delicieuse délire printanier !!!
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Le printemps est la maladie du poète, mais une jolie maladie : ) . merci Barbara.
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