Des fois, il y a un petit poids
Un conglomérat de choses dures
Un amalgame pierreux, argileux
Qui coule à pic dans mon œsophage
Ca fait plaf et rien ne surnage
Le truc est dans mon ventre
Où il prend toutes ses aises
Tous ses angles et sa pesanteur
Alors je marche comme une femme enceinte
Le pied moins agile qu’avant
C’est comme si mon cerveau
Avait glissé dans mes viscères
Idées fumeuses, journalières obsessions
Susceptibilité passagère
Noires humeurs et déréliction
Ce funeste passager qui ne se laisse déloger
Qu’à force d’incantations guerrières
N’est pas fidèle à ce logis
Colette qui s’en dédit !
Et donc, attendant qu’il se fonde
S’émiette, se délite et s’atomise lentement
Je reprends un peu de musique
A mon petit déjeuner solitaire
Un peu de mots, un peu de lumière filtrant
Leurs belles ondes passagères
A mon balconnet ouvert à tous les vents…