Vers 8 heures j’attendais l’arpège d’une voix
et son tissu de soie d’or de bronze et de vert
mais le matin moqueur a porté jusqu’à moi
la rumeur de la ville et ses voiles amères
Pas même le chant doux d’un moineau en goguette
ni le pas harmonieux d’un passant égaré
seul le vent coulis chantant à ma fenêtre
et la cuiller tintant dans ma tasse de café
Dans le lent fleuve noir aux ondes muettes
j’ai jeté mes espoirs, mon rire en miettes
et ceint ma taille fine d’un printemps de fleurs bleues
et couvert ma tête d’un chapeau malicieux
Et c’est ainsi parée que je vaincrai le jour
et jouerai à attendre le soleil et ses tours
pendant que le silence et son air facétieux
danseront la cadence des amours malheureux…