Moi :
- Ah mais, où es-tu donc caché ?
Lui (mon désir) :
- Pas loin, tout près, cherche encore…
Je cherche et plus je crois que je vais brûler, plus je refroidis, moins mon envie de faire se redresse fièrement, bardée de sa besace d’outils, gonflée de son importance et de son énergie. Qu’y faire ? C’est bien de mon appétence dont il s’agit ; je suis lasse de ce que je lis, de ce que je vois, mots et images, cette langue tronquée, appauvrie, minimaliste, itérative qui constitue le carburant des échanges ici et là, et là encore, m’ennuie et pire encore. Cela ne me donne plus envie. Le marché du livre, la standardisation des thèmes, les tendances dans lesquelles je ne souhaite pas m’inscrire deviennent un tue-l’amour. Et le désir d’écrire prend tellement naissance dans l’altérité qu’il est vain de n’écrire que pour soi, mieux vaut alors s’arrêter.
Inutile de désirer ce qui ne dépend pas de nous disaient les grecs, Impossible de ne désirer que ce qui dépend de moi réponds-je. Impossible de ne pas souhaiter la rupture, la non-répétition, la brisure du cercle infernal où le désir, à force de tourner en rond, s’amenuise et disparaît.
Sortons donc ! Partons nous étonner, allons regarder ailleurs, portons le regard loin. Taisons-nous ! Et je me tais, tenant à deux mains les brides de mon verbe, fermant petit à petit le robinet et ne cherchant plus rien. Sauf un certain silence coulant comme une source, sauf l’intensité, la brusquerie de l’envie.
Quelque part, sans doute, mon désir reste embusqué. Je ne saisis pas vraiment la façon dont il agit ni ce qu’il attend de moi ; et c’est bien….
A reblogué ceci sur lesgensdechauprixet a ajouté:
Désirs de vie,
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Un million de fois oui ! Merci pour le partage de ce billet !
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