Je me suis fait la valise
Sur un air de mélancolie
Sur le trottoir, deux balises
Allumaient les feux de minuit
J’ai marché le long des marges
A la lisère des jalousies
Là où poussent les fleurs d’orage
Quant tout soudain tombe la pluie
La rue dessinait ses mirages
Ses visages d’ombre et ses ennuis
Sous les paupières des façades
Là où se perd souvent la nuit
Je me suis fait la valise
Entre trois heures et la demi
Et dans mes larmes les arpèges
D’un Bach rédempté de l’oubli
Chantait pour moi ses notes belles
Là où je soupire à l’envi
Après ta main et ton cortège
De sourires flous et d’insomnies…