Et cela chante

1884

Marcher toute seule le front haut

Depuis des années, je marche

De nuit, de jour, sous le soleil et dans le vent

Dans les rues désertées de tout

Sur les berges où les cailloux roulent sous mes chaussures

Et cela chante

Quand doucement, dans ma tête vide

Des voix, celle de la rue, l’aile d’un oiseau

Le grondement sourd de l’eau

Et ces mots pléthoriques qui s’épousent anarchiquement

Et font leurs petits sans rien me demander

Cela chante et moi, je marche

Il n ‘y a pas de chemin

Juste moi et la ville, moi et la forêt

Moi le long des champs où la parole se perd

Moi et les passants, qui nous regardons en chiens des villes

La faïence, c’est trop fragile dehors

Moi et ma fièvre rouge qui me pousse en avant

Comme une pulsion chaude

Je marche et parfois je m’assieds

Comme là, sur des cailloux jaunes

Face à un arbre dru et rond

Entre branches cassées et spots déserts

Quelques secondes, juste le temps de voir tomber une feuille

Et cela chante…

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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2 commentaires pour Et cela chante

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