Je vais au bois y cueillir les feuillées
De belle trame rouge et d’or liées
Lors même que la ville m’enserre
Dans ses bras de marâtre austère
Je vais courant d’écorces en chemins
Entre les pentes noires, les sapins
Traquer les ombres denses et les matins
Qui se lèvent en pleurant de chagrin
Des oiseaux filent au mitan du ciel
Entre la nuit qui meurt et le soleil
Dans son grand manteau doux mangé de pluie
La forêt me berce de son ennui
Et j’écoute en marchant son chant captieux
Qui ancre en moi ses mots insidieux …