Il paraît que les transports sont en grève
J’aimerais tant m’y promener,
moi, sur la grève
nonchalamment, mon écharpe de mousseline
glissant entre mes doigts
comme une caresse.
Il paraît qu’ils sont en colère
Qu’ils réclament une hausse de salaire.
Moi, c’est du col que je me hausse
quand je n’ai rien de mieux à faire
mais ça ne marche pas assez.
Il paraît que les temps sont durs
et que le moral est mou
que la vérité sort du puits
et de la bouche des enfants
mais à y bien regarder
je préfère qu’ils se taisent
et continuent de voguer
dans leur monde si particulier
sans rien nous confier du tout !
Il paraît que je ne suis pas sérieuse,
mais trouvez donc plus sage que moi
Qui vis le nez dans mes livres,
et le cœur accroché à un cerf-volant.
Il paraît que les vieux satrapes
sont payés pour tuer le temps
mais le temps, messieurs, dames,
file à l’anglaise plus vite qu’eux
et quand j’aurais lâché
le fil de mes calembredaines
je lui emboiterais le pas
au mieux…