Là, tout de suite, maintenant, dis-moi vite, qui tu es, ce que tu crois
Quelle couleur d’écharpe tu accroches à ton cou
Crie-moi vite à quels saints tu te voues
A quel camp tu te rallies, avoue !
Jure-moi, je t’en prie, que tu n’es pas de l’outre mur
L’outre limite, l’outre posture
Que tu adhères, que tu t’agglutines
Que tu te conglomères à ce que je crois, moi …
A ce qui est droit ?
Promets-moi que tu n’es pas dans l’entre-deux
Là où le noir se disjoint du blanc
Faire du gris, mais pourquoi faire ?
Tu dois être plein, sain, clair, transparent
Tiens, oui, transparent, je veux savoir
Je veux tout voir, ne trouver aucune trace suspecte
Pas d’odeur ni de relent
Pas de tiédeur, pas d’ailleurs
Il faut être sûr, il faut être dur
Il faut trancher !
Tranchons donc et que par le fil acéré
De la langue qui juge, condamne, étrille
Assassine et pourfend son non-semblable
Le monde devienne propre et …vide !