Respire-moi
Dans mes cheveux le temps sème au gré du vent
Quelques mèches peu sages
Un peu d’argent menu tissé de fils ténus
La douceur de certains voyages
Respire-moi
J’attrape la tiédeur des instants inutiles
Les yeux couchés de rêve sur la ligne du jour
Où il ne passe rien qu’un marcheur solitaire
Dont le pas joue sans fin un staccato disert
Respire-moi
Derrière ma fenêtre un chat noir malicieux
S’étire comme une trêve et me dédaigne un peu
J’ai raccroché mes gants de lutteuse propice
Et je souris aux anges toujours silencieux
Respire-moi
J’ai la gaieté sans fin de ceux-là qui n’attendent
Qu’une danse impromptue sur un parquet brillant
Et quelques mots joyeux, quelques rimes véloces
Pour se moquer du monde pendant qu’il en est temps…