Voilà la belle affaire. Soyons ensemble, agglutinons-nous, resserrons nos côtes et nos frilosités. Soyons unis. Point à la ligne.
J’y vais donc. Je suis posée dessus, mes deux pieds bien placés, le doigt sur l’absence de couture de mon pantalon. Et j’attends. Que près de ce point convergent mes « coassemblés ». Mes coreligionnaires, mes colocataires de l’instant. On se serre, on se regarde en dessous, on essaie de se parler. Ca marche un peu et puis ça s’use, parfois. Manque de souffle ou manque de bol, manque de ce petit quelque chose qui soudainement vous attache à quelqu’un : sourire, regard, réaction, Connivence. Sur ce point étroit où il est si difficile de bouger, nous piétinons, nous glissons, mine de rien, à côté de l’un ou de l’autre : celui qui nous ressemble et celui qui est tellement différent ; celui qui rassure ou qui étonne. Voire qui déplaît, mais nous intrigue. Ma ligne devient donc un zigzag à partir de ce point : elle noue des boucles, elle dessine des traits d’union, se rattrape à une parenthèse, joue de la césure, se rompt. J’aime bien cela. D’autres que moi jonglent avec l’apostrophe ou filent la métaphore avec qui leur convient. Pas de discorde sur ce point ; juste un léger désordre et le jeu des différences qui donnent tout leur sel. La séance est donc suspendue …