Les ceux qui, les on, les gens, les ils,
eux, les autres, certains, quelques-uns, qui ?
L’anonyme tourmenteur rase les murs,
sa longue cape en plis
ombre ses pas,
peuple les terres de lugubre poésie…
Mal-être, malheur, supplice heideggérien,
le soi du soi-disant est-il encore quelqu‘un ?
Les ceux qui, les gens, les on, les ils,
vétilleux bavards tissant de vilénie
la rumeur qui nous accable.
Es-tu assez triste, ami ? sinon, tant pis !
Ou bien, regarde, voici du fiel,
du vinaigre, de l’âcre, de la bile,
tricote-toi donc un gilet gris,
ne ris pas, morbleu ! Quelle idée d’un autre âge !
Sois triste, allons, écoute les murmures
qui suintent des murs, doucement,
râcle en passant du bout de l’ongle
les perfides relents.
La vie est dure, l’homme est cruel et
l’espoir creux…
Tu m’en diras des nouvelles !
Les ceux qui, les gens, les on, les ils,
je te les laisse, tiens : tout à toi, bien liés
de faveurs noires.
Garde-les bien tenus, de crainte qu’ils ne s’égarent,
moi, je m’en vais papillonner un peu…