Oncques …

 

A tant parler de toi, l’on m’a bien effrayée

Il me semblait pourtant que tu étais caché

À jamais tu, celé, dans un pli d’invisible

Dans l’eau et le nuage que je n’aurais pas vus

 

La voix de ton silence poursuit mes désirs sus

Pourquoi devrais-je encor mordre avec violence

Et la chair et le cou et tes lèvres d’un autre

Puisque je te sais loin et hors de mes saisons ?

 

Parmi les mots diserts qui ornent ta statue

Qui habillent tes pas, assurés et virils

Il n‘en est donc aucun qui me plaise ni me tue

Ai-je besoin de toi ? c’est à toi de l’écrire…

 

Et dans mon ignorance aussi large et têtue

Que ce grand horizon où tu n’apparais pas

Puisqu’amour on te nomme, ce que je ne crois pas

Je préfère écarter tes beautés et tes vices

 

Range donc, s’il te plaît, flèches et carquois

Épithètes dodues, moelleuses métaphores

Berce-moi de ces riens dont tu te fais délice

Et je me tairais donc, sans plus de remords…

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
Cet article, publié dans Les poésies de Colette, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.