Un jour, je me mettrai en grève sur un banc de sable. Je viendrai au décrochage de la lune, quand le ciel s’étire à peine. Il fera froid mais je m’en moquerai. J’arrêterai tout : le cours des heures, le ressac de la mémoire, le chant du corps. Le dos arrondi sous la main du vent, je resterai là. Le livre posé à mes pieds s’effeuillera tout seul, je ne lirai rien, je n’écrirai pas. Je n’aurai acheté aucun billet de retour et rien promis. Il suffira que je demeure assise à ne rien faire, à regarder à peine le fil de mes vieilles idées s’écouler dans la mer, s’y dissoudre mollement, et ne rien construire à la place, pas la plus petite armature de pensée.
Le sable ondulé comme la peau d’un géant qui plisserait ses yeux pour suivre au loin quelque voile perdue, me prendra grain à grain jusqu’à bien me résoudre. Et quand il n’y aura plus rien que le long courant blanc de l’eau, je serai tellement en repos qu’à peine me viendra l’envie d’un petit mot…
Magnifique, absolument onirique et Phédrianesque (ont peut dire ça?)
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Tu as tous les droits à) cet égard, chère Barbara 🙂
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c’est très beau
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Merci infiniment, Mifraha
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