Je l’ai jeté tout doucement, grain à grain par la fenêtre. Il ne m’est rien, il y a longtemps que mon réveil s’empierre au milieu de mes livres et j’affectionne la poussière qui a figé ses aiguilles.
Le front levé vers le plafond où une ligne d’horizon file le plus loin qu’elle peut, souvent, je reste en suspend. Mon épochè est un présent au propre comme au figuré, je reste assise dans le vide où on ne tombe pas vraiment.
Si tu les veux, je te les donne, je suis généreuse de mes heures, tout vaut mieux que de courir après les noires secondes qui meurent bien avant que dans ta pensée, leur simple essence vienne éveiller quoi que ce soit.
Sais-tu la beauté du silence qui m’envahit le plus souvent ; ne rien dire, laisser sa langue dormir comme un tapis velouté, éteindre le son dans sa gorge, ne pas penser…
C’est ma richesse sans fonds perdus, le puits percé de mes audaces : je puis tout donner sans rienperdre de moi-même, dis, aimer, est-ce que ce n’est pas rire de tout ?
Je l’ai jeté tout doucement, son habit me grattait la peau. Le temps, vois-tu, c’est juste une idée de trop …
… sans oublier que lorsqu’on laisse du temps au temps il en profite 😉
Ici le temps se matérialise et si l’on souhaite, on pourrait presque le reconduire à la porte pour s’y soustraire…
Super billet !!!
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OUI, écoutons ce que nous souhaitons ! Merci Myo :)!
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