Je suis la petite-fille d’une sirène à cheveux longs
qu’un mauvais sort avait clouée à un fauteuil.
Il paraît que lorsqu’elle défaisait son chignon,
une mer noire étalait ses vagues jusqu’au sol.
J’étais petite et me perdais en rêve dans ces méandres ténébreux.
J’étais petite et je craignais ma propre laideur.
Elle appartenait à une famille bourgeoise de militaire tradition
et ran plan plan, médailles au plastron !
Et de médecins respectables,
que j’imaginais en lorgnons.
Je suis la petite-fille d’un qui s’en fut un jour
sans dire un mot, sans tourner son regard
vers trois frimousses et une lippe.
Il était ouvrier, ça ne me disait rien.
Avait-il une moustache, un béret, une pipe
un manteau de suie crasse ?
Je suis la fille d’une histoire.
Il paraît.
Ca pouvait être ailleurs
et longtemps j’ai cherché dans les pages des livres
une chose à inventer.
Vous savez, une pauvresse (j’étais sotte, certainement)
fille d’un prince famélique et que la rue adouberait.
Mais il n’est resté que moi.
Et ces liens compliqués et ces mots incongrus.
Chair de ma chair, sang de mon sang
et quoi encore ?
Je me tâtais pour être sûre d’être bien à moi …
Mais il n’est resté que moi.
Quelques odeurs, des traits, des ressemblances
C’est à dire à peu près tout
C.’est à dire à peu près rien…
J’aime beaucoup cette histoire de généalogie rêvée!!
Tes mots nous font voyager dans le temps et dans l’histoire!
Merci de partager avec nous!
J’aimeAimé par 1 personne
Merci, vraiment. C’est un vrai plaisir de partager ici avec vous.
J’aimeJ’aime