Dans ce pays aussi
ce sont les hommes qui veillent
et brassent la nuit à bras pleins
dégorgeant la bière et le sel
criant au ciel leurs tourments
éructant de rires et de fièvres
quand les trottoirs se font béants
et que la ville appareille sans cris
Jamais de femme sans sommeil
ne joue du talon dans ce bruit
ne court seins nus crier querelle
à la lune, à la vie, à l’ennui
Sont-elles mes sœurs non rebelles
le front penché sur un enfant
la main attardée et vénielle
sur un pli de chair entêtant ?
Parfois me vient l’envie subite
d’être l’icelle sans aveux
qui dévergondera sans dédite
le cœur noir de ces sans lieux
La ville est mienne autant qu’à eux
et dans ses voiles frais et obscurs
se joue l’oracle de mes jeux
je veux comme belle parure …