Au jardin de mon père,
il y avait, cachées,
au creux de hautes herbes,
des framboises sucrées.
J’avais en les cueillant,
sur mes mains complices,
le soleil de juillet .
À la brise claquant,
les grands draps que ma mère
accrochait en soufflant,
étaient les voiles mortes
de bateaux qui ne partaient jamais.
Mais moi, je voyageais
et ma langue gourmande
s’imprégnait du jus rouge
qui tacherait de sang
ma légère jupe d’enfant…
Chère Phédrienne, après Carmen Cru, je réagis à nouveau à la réception de « Framboisée » dont la photo et le poème sont d’une égale délicatesse. Le poème confirme le plaisir que j’avais eu à vous découvrir dans le n°10 de la revue de mon ami Pierre Perrin, « Possibles ». Vous y étiez au chapitre « Découverte ». Quant à moi j’y fus au chapitre « Contemporain » qui ouvrait le n°4 de janvier. J’avais envoyé à Pierre mon appréciation vous concernant. S’il ne vous l’a pas transmise, la voici recopiée : « J’ai surtout été enchanté de découvrir Colette Fournier que je ne connaissais point : très belle et authentique poésie, forte de corps et d’âme. Quelqu’un à suivre ». Je vous suis donc, mais n’étant pas « collant » je ne répondrai pas à chacun de vos envois. Cependant, même silencieux, je serai là. Continuez à cultiver votre liberté de poète inspirée.
Bien amicalement,
Jean-François
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Jean-François
Pierre a eu l’amabilité de me transmettre votre message mais je n’ai pas osé vous en remercier directement, bien qu’il m‘ait procuré un grand plaisir. Alors, je le fais ici, bien sincèrement. Je suis très heureuse d’avoir votre écho à mes écrits, vous savez, je suis une espèce de sauvageonne pas toujours très policée mais qui est très sensible aux résonnances qui peuvent être là. Pardonnez-moi donc de ne pas m’être manifestée plus tôt, ni d’avoir cherché à vous connaître, mais vous m’en offrez ici l’occasion et je vais donc en profiter. Où puis-je trouver moi-même vos écrits ? je serais ravie d’y goûter et là encore, pardonnez mon ignorance ; Pierre m’a « dégotée » je ne sais comment mais je ne suis pas très introduite dans le milieu des lettres, et fort mal éditée par ailleurs et je butine dans mon champ, insouciante mais passionnée néanmoins.
Et votre présence ici m’est très agréable, vous y êtes le bienvenu.
Colette
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