Cueillir le soleil

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Pendant que les boulistes lancent, en même temps que leurs projectiles homologués, quelques saillies fumantes, je suis cachée juste à côte des allées de fleurs. La chaleur ardente colle ma robe à mes omoplates et excite les abeilles  qui se lancent en piqué. Les enfants étuvent dans l’école adjacente,  les joueurs de pétanque  salaces et moi, plus un lecteur assis sous la fraîcheur d’un arbre, disposons des lieux. Si je n’étais aussi alanguie qu’un gros camélia qui croule sous son propre poids à deux centimètres de moi, j’aurais couru tremper mes pieds dans le Rhône, ou ma langue dans une glace. Mais me fascine la lumière  qui repeint tout de son pinceau blanc, jusqu’à la moindre petite herbe et fait trembler des ondes chaudes jusqu’au faîte des toits. Au bout de l’allée qu’emprunte une petite dame surannée, une maison d’autrefois ouvre ses volets sur la pénombre.  Maison de maître dans cette ville ouvrière par vocation, maison où ont rêvé des enfants ? J’ignore la mémoire de ces murs mais suis l’ombre de la dame qui marche à pas comptés, jusqu’à ce que le sommeil me gagne.

A propos Phédrienne

Je suis ce que j'écris, ce que je vis, et réciproquement, cela suffit sans doute à me connaître un peu :)
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