Dans la mémoire de mon père
il y avait, fuyant les décombres de Berlin
le grouillot de 14 ans qui se prenait
des coups de pieds au derrière…
Des coups de pieds au derrière
parce qu’un garçon de 14 ans
dans la belle France ouvrière
cela ne comptait pas vraiment
Dans la mémoire de mon père
il y avait froides et obscures
les ruines d’un monde d’antan
où Goethe, Beethoven et Schiller
loin des sirènes et de l’or du Rhin
baignaient de leurs larmes amères
l’absence de lendemains
et se cherchaient nouvelle terre
Dans les yeux noirs de mon père
rage froide et obstination
battaient une retraite austère
quand il regardait sa maison
Ce merveilleux monde d’hier
que chantent les yeux tournés
vers le sol maintes prêtresses
a-t-il vraiment existé ?
Tournant le dos à mon père
à ses souffrances jamais oubliées
j’ai regardé vers la frontière
où le soleil hisse son front
Et si l’eau de chaque rivière
amène à nous d’autres saisons
c’est bien de nous que la vie requiert
qu’avec force nous lui fassions front…
Très belle chanson, parfaitement calibrée, au son d’un clairon de petite fille d’où les mots volent au vent, clairs et stridents, jusqu’à nos oreilles. J’entends les cuivres 😉
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J’aime beaucoup votre façon de recevoir ce texte, Antonio, merci !
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Une manifestation très èmouvant, ma chère amie!
Merci pour ce poéme.
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Merci de ta présence fidèle Barbara 🙂
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