Parfois me manque la forêt
et son parfum mouillé de frais
ses tresses de branches tordues
l’ombre au pied de ses arbres
Et le drapeau d’or et de pluie
battant l‘emblème de midi
lorsque le promeneur s’attarde
Enfant j’y ai frotté mon ventre
griffé mes cuisses et ma peau nue
avec des garnements obtus
J’y ai perdu tant de chemins
noyés de peur et de chagrins
j’y ai posé tant de mes rêves
Souvent me manque son arôme
timbré de mousse et de fantômes
et les frissons de ses caresses
Ici la raideur des murs
percés d’yeux cruels et durs
encage parfois mes détresses
Alors, je cherche au gré des rues
quelque petite fleur inconnue
avec sa robe de merveilles
Toutes deux princesses des nues
lorsque le vent lève, incongru,
nos cheveux fous qu’il désemmêle